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Devos, Wannes et Gony, Kevin (dir.), Guerre-Occupation-Libération. Belgique 1940-1945 (Bruxelles/Tielt : Racine/Lannoo, 2019), 328 p.

Alain Colignon, CEGESOMA

Le Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire a donc achevé récemment sa mue structurelle et institutionnelle, mettant ainsi un terme aux rumeurs sinistres qui couraient sur ses destinées futures : aux lendemains de la dernière réforme de l’État, certaines d’entre elles parmi les plus inquiétantes n’évoquaient-elles pas son démembrement imminent au profit « des coquins et des copains » politico-institutionnels qui se partagent depuis quelques décennies le gâteau Belgique.

Afin d’assurer au mieux sa survie dans les temps nouveaux qui s’annoncent, l’institution s’est intégrée dans un War Heritage Institute, structure gouvernementale vouée à gérer différents sites mettant en valeur le patrimoine militaire de ce pays et, cerise sur le gâteau, elle a enfin achevé le déroulé chronologique de l’exposition permanente consacrée en la Halle Bordieau à la Seconde Guerre mondiale. On se souviendra que celle-ci était en panne depuis une bonne dizaine d’années, bloquée à hauteur du mois de juin 1944 et du « Débarquement de Normandie » pour cause de famine budgétaire.

Ces difficultés semblent aujourd’hui surmontées. L’heureuse conclusion de ces tribulations historico-institutionnelles valait bien un beau livre, sans doute et le « grand public intéressé » par cette époque pourra avec le présent ouvrage collectif disposer d’une synthèse richement illustrée et ne se limitant pas aux seuls domaines du « militaria ». Certes, ceux-ci se taillent la part du lion, vu la nature du lieu, des pièces exposées et des thèmes traités dans les différents espaces mais les domaines relevant de la « société civile » ou de l’histoire politique et/ou sociale y sont bien présents. On saluera parmi la bonne vingtaine de contributeurs ayant fourni des textes à la présente réalisation, les noms de quelques solides spécialistes en leur champ d’investigation historique. On épinglera ainsi, pour ce qui relève du domaine militaire, les articles de facture classique sur des thématiques attendues de Jean-Michel Sterkendries (« Un prince et son armée. Le Roi, l’armée belge et le gouvernement »), de Pierre Lierneux (« Mobilisation de 1939 : étaient-ils prêts ? »), d’Erik Janssen (« Les lignes de bunkers belges : des pieds bien ancrés au sol ») et de Dave Warnier (« Mai 1940 : la Campagne des 18 Jours ») mais aussi ceux s’aventurant parfois dans des sentiers nettement moins parcourus, tels celui de Sandrine Smets (« Faire entrer l’art en guerre ») ou de Kris Quanten (« Les opérations de la Force publique congolaise en Afrique »). Les amateurs d’histoire politique pourront se référer à la contribution de Catherine Lanneau (« Vingt ans de répit ? La politique belge entre les deux guerres »), tandis que ceux qui s’intéressent plus volontiers à la période de l’Occupation n’auront que l’embarras du choix avec un kyrielle de spécialistes issus du CEGESOMA (Dirk Luyten avec « (Sur)vivre en Belgique occupée », Fabrice Maerten avec « La Résistance : un combat dans l’ombre », Nico Wouters avec « Autorités et économie : la politique du moindre mal ») ou qui s’en sont montrés proches (Bruno Dewever et « L’Ennemi, mon ami : la collaboration avec l’occupant »). Pour ce qui concerne plus spécialement la société civile et les malheurs de la guerre, chacun trouvera également chaussure à son pied tantôt avec les contributions de Jean Cardoen (« L’univers concentrationnaire et carcéral nazi »), de Natasja Peeters (« L’estime de l’art : politique culturelle allemande et pillage artistique »), de Dimitri Roden (« La loi du plus fort : la répression allemande contre la Résistance »), tantôt avec celles de Peter Schrijvers (« La Libération : un portrait sauvage d’émotions »), de Lawrence Van Haecke (« Répression et épuration ») et de Mathieu Billa (« Le retour offensif allemand en Ardenne »). En bref, on peut dire qu’il y en a pour tous les goûts historiographiques, et ce n’est pas l’apport de Chantal Kesteloot (« La mémoire de la guerre ») ou celui abordant l’histoire par le biais du genre de Christine Van Everbroeck (« Epouse et mère : la femme dans l’Ordre Nouveau ») qui contrediront cette affirmation de principe très général.

Bref, pour tout dire : de bonnes contributions synthétiques, mais qui laisseront peut-être un peu le lecteur sur sa faim. Si elles réussissent à lui donner l’envie d’aller voir « plus loin », en parcourant les allées du Musée ou en s’orientant vers d’autres lectures, la présente édition aura rempli sa mission.

- Alain Colignon