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de Mûelenaere, Nel, Belgen, Zijt gij ten strijde gereed? Militarisering in een neutrale natie, 1890-1914 (Leuven: Leuven University Press, 2019), 266 p.

Jean-Michel Sterkendries, Professeur à l’Ecole royale militaire.

L’ouvrage aborde une question largement méconnue, et trop rarement étudiée dans les milieux universitaires belges : celle de la mesure de la transformation, au tournant des XIXe et XXe siècles, de la nation belge, dans un contexte de reconfiguration des exigences, des valeurs et des codes de comportement militaire. L’objectif est d’étudier l’institution militaire intégrée dans son cadre national, politique, social et culturel. Le travail est bien charpenté et remarquablement bien documenté, avec une très abondante bibliographie mise en œuvre avec bonheur. L’auteure fait bien ressortir la position passablement inconfortable d’une Belgique qui devait défendre une neutralité qui lui avait été imposée, sans faire de préparatifs militaires qui pouvaient apparaître comme des provocations. Elle montre aussi les tensions qui divisaient la société belge, avec des catholiques qui n’appréciaient guère un corps d’officiers largement dominé par des libéraux anticléricaux, des progressistes qui se dressaient contre le caractère antidémocratique de l’armée et en particulier de son mode de recrutement, d’un mouvement flamand qui voyait dans l’armée un bastion francophone, et brochant sur le tout l’extrême méfiance que les socialistes, la « bande des sans-patrie » comme d’aucuns les qualifiaient, inspiraient à une grande partie de la société.

Cette fin de siècle n’est peut-être pas une révolution, mais bien une évolution profonde des faits et des mentalités, avec toutes les conséquences qui en résultent pour l’appareil militaire : apparition d’un parti prolétarien en 1885, alors que les appelés au service sont précisément des prolétaires ; révision constitutionnelle de 1893, qui continue à favoriser les nantis, mais qui donne aussi le droit de vote aux hommes – et donc aux militaires – les plus pauvres. C’est à ce moment que l’on voit apparaître, à l’instar de ce qu’un Lyautey prône en France, le rôle social de l’officier et l’accent mis de plus en plus sur le rôle éducatif que devait avoir le service militaire, même si les conditions de vie dans les casernes restent déplorables. Il n’en reste pas moins que de nombreuses actions concrètes visent à considérer le soldat comme un citoyen. Il faudra toutefois une détérioration de la situation internationale pour aboutir à l’abolition du système de recrutement par tirage au sort avec faculté de remplacement.

On peut reprocher quelques petites erreurs factuelles qui n’entachent pas la valeur de l’analyse et de ses conclusions. Il apparaît aussi qu’un certain rôle prépondérant du Parti Ouvrier Belge et de certains de ses leaders aurait pu être davantage évoqué. Néanmoins, l’ouvrage est très méritoire par la fine analyse et les éléments nouveaux qu’il apporte.

- Jean-Michel Sterkendries