André-Marcel Adamek (né Dammekens), écrivain aux multiples talents
Louis Dendoncker, stagiaire aux Archives et Musée de la Littérature (AML)
En décembre 2019, les AML font l’acquisition des archives d’André-Marcel Dammekens alias Adamek (1946-2011) auprès de la veuve de l’auteur, Ingrid Thelen. L’écrivain vivait jusqu’à son décès à Fisenne, petit village de l’Ardenne belge.
Portrait d’André-Marcel Dammekens alias Adamek (Coll. AML).
Le fonds parvenu aux AML est composé de quatre caisses d’archives, d’une caisse d’objets issus du bureau de l’écrivain, ainsi que de toiles, d’un chevalet et d’une farde à dessin. À cause de l’incendie de l’ancienne demeure du couple à Buret, les archives ne sont probablement pas aussi complètes qu’elles auraient dû l’être mais permettent néanmoins de retracer le parcours de cet écrivain touche-à-tout.
Le fonds comporte un abondant lot de lettres adressées à l’auteur du Plus Grand Sous-marin du monde. Parmi les correspondants les plus assidus : Jean-Claude Pirotte – l’écrivain était un ami proche d’Adamek –, Bernard Gilson, son éditeur, et son épouse, Ingrid Thelen. Ces lettres, d’une très grande richesse en termes de contenu, permettent de retracer les liens profonds qu’entretenait l’auteur avec son entourage et de mieux cerner son travail d’écrivain. Une lettre marque l’imagination : celle de Jean Giono, qu’admirait profondément Adamek, qui lui avait adressé son premier roman, Oxygène. L’écrivain français, alors dans la dernière année de sa vie, donne un avis acerbe sur le texte ; la vocation d’Adamek demeure néanmoins intacte et il remporte le prix Victor Rossel quatre ans plus tard avec son deuxième roman, Le Fusil à pétales.
Figurent dans le fonds des manuscrits de diverses natures, romans et nouvelles, mais aussi des scénarios, dont certains complètement inédits. Ainsi, le premier roman écrit par l’auteur à l’âge de 14 ans dans un modeste cahier d’écolier ; ce texte, intitulé Ma princesse de bronze, est annoté par son professeur de français de l’époque et fait sans nul doute partie des pièces les plus importantes du fond. Les deux derniers romans, Le Bûcheron d’Avermates et Meurtre à Bastogne, demeurent inachevés, malgré l’obstination de leur auteur face à la maladie qui l’a emporté en 2011.
Cahier d’écolier d’Adamek (Coll. AML)].
De nombreux paysages marins, quelques paysages et portraits délivrent les traces d’un autre versant du personnage. Au peintre et à l’écrivain se superpose le collectionneur (de pipes, notamment) et l’amoureux de la nature. Les photographies attestent du large éventail d’activités menées de front par Adamek, de même que de l’importance de la famille dans le paysage de l’écrivain.
Enfin, de très nombreuses coupures de presse issues de divers journaux belges complètent l’ensemble, où sont présentés des portraits, des critiques littéraires et des articles traitant de la disparition de l’auteur.