Appel pour une doctorat financé / Université de Lille

Thématique : les ruines de guerre dans les Hauts-de-France au XXe siècle.

Le sujet de thèse se propose d’analyser l’évolution des usages politiques et sociaux des ruines de guerre comme moteur et symptôme d’un régime d’historicité caractérisé par la construction d’événements guerriers en repères d’une contemporanéité essentiellement catastrophique et traumatique. L’hypothèse centrale est que la relation qu’établissent les sociétés aux vestiges de guerre dit quelque chose de leur mode de relation au passé. L’originalité de cette approche réside dans sa focalisation sur un cas à grande échelle, les Hauts-de-France afin de mesurer la valeur heuristique de la notion de « paysage de guerre ».

Il s’agit d’appréhender les ruines de guerres du point de vue de ses usages politiques et sociaux qui déterminent des représentations et des sensibilités : d’abord, la question du vécu quotidien des ruines (1) afin d’étudier les formes de résilience des sociétés meurtries mais aussi les usages multiples dont les vestiges font l’objet : abri, réserve et revente de matériaux, promenades, etc. Ensuite, la question des usages politiques et de la reconstruction (II). Les ruines transformées en monuments commémoratifs, en mémoriaux, sont le lieu d’élaboration d’un discours écrit et imagé sur la guerre de la part des survivants mais aussi des autorités. Enfin, la patrimonialisation des ruines (III), largement motivée par le développement du tourisme de guerre. Les ruines s’imposent alors comme des ressources économiques de première importance, offrant de nouvelles formes de réappropriation du passé. Cette patrimonialisation peut donner naissance à des « paysages de guerre » de grande étendue (par exemple, ND de Lorette/Vimy ou le Mur de l’Atlantique en Pas-de-Calais).

Conditions de déroulement du doctorat
Le doctorat sera financé pour moitié par la région Hauts-de-France et pour une autre moitié par l’Université de Lille pour une période de 3 ans (sept. 2019-sept 2022). Le doctorant s’inscrira auprès de l’Institut des recherches historiques du Septentrion (UMR 8529) et de
l’École doctorale SHS des Hauts-de-France (voir https://irhis.univ-lille.fr/espace-jeunes-chercheurs/). Il mènera ses travaux sous la direction de M. Stéphane Michonneau (https://pro.univ-lille.fr/stephane-michonneau/).

Le projet de thèse fera l’objet d’une audition à l’École doctorale le 11 juin 2019, sur la campus Pont-de-Bois de l’Université de Lille.

Le doctorant sera possiblement intégré au sein d’un projet ANR portant sur le même sujet en France.

Candidatures
Le candidat sera détenteur d’un Master en histoire (mention TB). Il attestera un bon niveau de maîtrise de l’anglais.

Le dossier de candidature comportera :
- une lettre de motivation
- une lettre de recommandation de son actuel directeur de recherche
- un relevé de notes du Master
- un CV

À envoyer avant le 24 mai 2019 à : stephane.michonneau@univ-lille.fr