La Guerre 14-18 en Afrique. Des mémoires repliées

Collque organisé par la Commune de Saint-Gilles et l’Université Saint-Louis — Bruxelles, le 13 septembre 2016.

Ce colloque se tiendra à la Maison du Peuple de Saint-Gilles, de 13 h 30 à 18 h.

Commandée par le général Charles Tombeur, la Force Publique congolaise participe pour la première fois à des opérations d’envergure en 1916 contre les troupes coloniales allemandes. À la fin du mois de juin 1916, elle occupe l’ensemble du territoire rwandais avant de remporter, le 19 septembre 1916, une victoire décisive lors de la bataille de Tabora, ville principale de l’Afrique-Orientale allemande.
Honoré par les milieux coloniaux, Tombeur, le grand héros de Tabora, est anobli par le Roi Albert et autorisé à accoler à son nom la particule « de Tabora ». Décédé en 1947, il est enterré au cimetière de Saint-Gilles, dans la partie de la crypte dédiée aux soldats saint-gillois morts pendant ou des suites de la guerre 14-18. En dernier hommage, son buste, œuvre de Jacques Marin, est inauguré avenue du Parc à Saint-Gilles en 1951.
La commune de Saint-Gilles a souhaité commémorer le Centenaire de la Grande Guerre au départ des traces qui, comme celles du général Tombeur, s’inscrivent encore dans l’espace public communal. La démarche de la commune tend à mettre en évidence les valeurs et les paradoxes qui peuvent se dégager de la Grande Guerre (la paix et la brutalisation ; la démocratie et le nationalisme ; la liberté et le totalitarisme…). Elle tend également à inscrire les commémorations dans les traces existantes afin de renforcer les liens entre les habitants et leur commune. À travers la figure du général Tombeur, ce colloque met l’accent sur l’ensemble des acteurs belges et congolais qui ont été impliqués dans la Première Guerre mondiale. Mêlant des associations, des étudiants et des chercheurs, qu’ils soient belges ou congolais, ce colloque a pour volonté d’éclairer les mémoires de ces acteurs, des combats et des victoires, mémoires repliées, mais pas disparues. Mémoires qui donnent tout son sens à la mondialisation de cette guerre.

Programme

13 h 30 Accueil
14 h Introduction : une mémoire africaine de 14-18 à Saint-Gilles, Charles Picqué, bourgmestre de Saint-Gilles
14 h 15 La guerre 14-18 en Afrique. Nathalie Tousignant, Professeure à l’Université Saint-Louis – Bruxelles
14 h 30 « Aucun indigène ne veut aller au front à n’importe quel prix ». Les porteurs congolais durant les campagnes africaines belges. Enika Ngongo, doctorante en Histoire à l’Université Saint-Louis – Bruxelles
15 h L’histoire de Joseph Adipanga, un Congolais saint-gillois, et ses 31 compatriotes sur le front de l’Yser. Griet Brosens, responsable du service Mémoire à l’Institut des Vétérans — INIG
15 h 25 Pierre Ryckmans, un soldat en Afrique, François Ryckmans, journaliste à la RTBF
15 h 35 La réception de la victoire de Tabora dans l’entre-deux-guerres, entre amertume et reconnaissance. Anne Cornet, chef de travaux au Musée royal de l’Afrique centrale
16 h Interruption
16 h 15 Les traces de la guerre à Lubumbashi : lieux de mémoire, monuments, édifices, anecdotes, chants. Boniface Kizobo O’bweng-Okwess, Professeur à l’Université de Lubumbashi
16 h 45 Monuments et traces à Bruxelles de la guerre en Afrique. Florian Leclercq et Louis Stalins, étudiants à l’Université Saint-Louis – Bruxelles
17 h 15 Table-Ronde : Quelle mémoire pour la guerre 14-18 en Afrique ?
Georgine Dibua (Bakushinta asbl); des représentants de Craoca/Urfracol ; Boniface Kizobo O’bweng-Okwess (Université de Lubumbashi) ; Mélanie Bost (ERM), François Ryckmans (RTBF), Barly Baruti, dessinateur ; Lucas Catherine, écrivain.
18 h Vernissage à la Maison du Peuple de l’exposition : « Les soldats congolais sur le front de l’Yser », réalisée par l’Institut des Vétérans — INIG

Le colloque est gratuit, mais l’inscription est obligatoire à l’adresse suivante : colloque1418saintgilles@gmail.com