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The Solvay Science Project

Alexiou Yoanna, Université libre de Bruxelles, yalexiou@ulb.ac.be

Introduction

À l’époque du web 2.0, la question de la valorisation d’un patrimoine matériel ne se pose déjà presque plus pour la majorité des bibliothèques et des centres d’archives en Belgique et en France. La réflexion autour de la valorisation du patrimoine culturel, qu’il soit scientifique, historique, social, politique ou économique, à l’aide des « nouvelles technologies » et de l’usage du web s’est largement développée depuis la fin des années 1990 1 . Mais en ce qui concerne la valorisation du patrimoine culturel liée aux sciences naturelles et exactes, peu de travaux existent à ce jour en Belgique. Financé par la politique scientifique fédérale, le projet d’encyclopédie « BESTOR », mis en ligne en 2008 est un exemple de wiki dédié à l’histoire des sciences. Il existe également des projets de valorisation du patrimoine culturel scientifique financés par le secteur privé. Les entreprises Solvay, par exemple, ont mis en ligne en 2017 une exposition Google Arts & Culture destinée à raconter l’histoire d’Ernest Solvay et son rôle en tant que mécène. À la même période, le projet de diffuser une base de données et une exposition virtuelle germe au sein du Comité des Archives des Instituts internationaux de physique et de chimie Solvay (IIPCS). Le 07 mai 2018, le Solvay Science Project, fruit du travail d’une équipe interdisciplinaire, voit le jour 2.

Un riche patrimoine matériel et immatériel

Les IIPCS localisés à Bruxelles sont riches d’une histoire sociale et scientifique belge et internationale s’étendant du début du XXe siècle à nos jours. Fondés sous la forme de deux institutions autonomes : l’Institut international de physique Solvay en 1912 et l’Institut international de chimie Solvay en 1913, ils sont connus pour l’organisation des Conseils de Physique et Conseils de Chimie. Plus précisément, c’est le Conseil de Physique organisé en 1911 qui sera le point de départ de cette aventure scientifique. Sous la houlette, d’Hendrik Lorentz et Ernest Solvay, 24 éminents savants, spécialistes de la chimie et de la physique fondamentale, se réunissent à Bruxelles durant quatre jours en novembre 1911. L’historiographie et les scientifiques soutiennent l’importance de cet événement considéré comme fondateur de ce que l’on appelle aujourd’hui, la physique moderne ou encore la physique des quantas, de l’infiniment petit 3.

Premier Conseil de Physique Solvay, photographie de groupe, 1911. (Archives de l’Université libre de Bruxelles. Disponible également en ligne : http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/th–me-1 )

Depuis 1911, l’on recense 27 Conseils de Physique et 25 Conseils de chimie. De nombreuses bourses pour les chercheurs internationaux et subsides pour les chercheurs belges ont également été distribués entre 1911 et 1950 permettant, entre autres, la confection du microscope électronique de Robert Marton ou celle du polarimètre de Robert Descamps. Une large production scientifique existe. Elle se compose de la publication des comptes-rendus – communément appelées « Proceedings » - des Conseils Solvay et d’un nombre impressionnant d’archives conservées à Bruxelles et à l’étranger. En effet, le caractère international des IIPCS et de son comité scientifique induit une dispersion des archives un peu partout en Europe, aux États-Unis et en Russie. Malgré tout, une grande partie des archives administratives sont conservées à l’Université libre de Bruxelles (ULB) en raison du lien historique qui unit les deux institutions. À leur création, les IIPCS étaient la « propriété » d’Ernest Solvay. Ils ont été fondés dans l’optique de s’inscrire dans son projet de « cité internationale des sciences » située au Parc Léopold, une cité des sciences qui devait regrouper les Instituts de Sociologie, de Physiologie, d’Anatomie, d’Hygiène et ceux de physique et chimie 4. Ils sont créés pour une durée de 30 ans et soutenus financièrement par la famille Solvay. Après le décès d’Ernest Solvay, ils sont légués à l’ULB qui assurera la continuité de la gestion administrative et financière. Celle-ci pourvoira des locaux pour l’organisation des Conseils à Bruxelles jusqu’en 1963 lorsque les instituts fusionnent en un seul organisme avant de devenir une ASBL en 1972. L’ensemble de leur production scientifique se révèle être un patrimoine matériel et immatériel important pour l’histoire des sciences et les recherches en physique et chimie fondamentales. Durant de longues années, les archives ont été inexploitées. Seuls les documents de l’Institut de Physique de 1910 à 1958 avaient été classés. En 2016 et 2019, les archives de l’Institut de Physique de 1958 à 2003 et celles de l’Institut de chimie de 1913 à 2003 sont enfin ouvertes à la recherche. Ce patrimoine retrouvé est le point de départ d’un vaste projet de valorisation encore en construction : le Solvay Science Project.

Des objectifs opposés à concilier

De nombreux outils, payants ou open source, sont mis à disposition des bibliothèques et des musées pour assurer la valorisation de leur patrimoine numérique et numérisé. Pour les IIPCS, cette question de valorisation ne pouvait se faire sans une collaboration étroite avec les bibliothèques de l’ULB et de la VUB qui ont déjà mis en place divers dispositifs de valorisation de documents accessibles en ligne. Ce type de valorisation au travers d’une base de données appelée Digithèque vise majoritairement un public d’experts ou, du moins, un minimum informé tel que l’étudiant ou le chercheur. Dans ce sens, la première partie du projet, à savoir la numérisation des « proceedings » des Conseils et la mise en ligne de 24 d’entre eux au sein d’une base de données répondait au principe itératif de la science qui anime les Conseils Solvay puisqu’il leur permettait de diffuser les savoirs scientifiques produits au sein des Conseils de 1911 à nos jours partout dans le monde scientifique et académique.

Page de garde du Proceedings du Premier Conseil de Physique Solvay, « La théorie du rayonnement et les quanta : rapports et discussions de la réunion tenue à Bruxelles du 30 octobre au 3 novembre 1911 » sous les auspices de M. E. Solvay, publié par MM. P. Langevin et M. de Broglie, 1912. (Archives de l’Université libre de Bruxelles, disponible également en ligne : http://www.thesolvayscienceproject.be/items/show/1069#?c=0&m=0&s=0&cv=0 )

Ainsi, le physicien d’aujourd’hui peut relire le physicien de 1911, quel que soit le lieu où il se trouve.
Il peut, par exemple, reprendre la recherche liée aux théories de la chaleur proposées par Max Planck et Albert Einstein là où elle s’était arrêtée en 1911. En adoptant une nouvelle lecture de ces théorèmes à l’aide des connaissances actuelles, le physicien de 2019 permet à la science d’avancer un pas plus loin. Ce besoin de diffuser les savoirs en ligne pour un institut international qui accueille des éminences scientifiques venues du monde entier depuis les années 1910 a été facilement rempli par les techniques informatiques et les outils déjà existants. Cependant, les IIPCS souhaitent aller au-delà de cette transmission des savoirs au sein du cénacle des chercheurs. Après plus de 100 ans d’existence, ils souhaitent se rapprocher du grand public, notamment de la jeunesse, pour inspirer les élèves en secondaire et les intéresser aux sciences physiques et chimiques. Il s’agissait dès lors, non plus de valoriser les archives et le patrimoine dans un souci de diffusion au sein de la communauté scientifique, mais de vulgariser ce patrimoine, de le replacer dans son contexte historique, social et politique et de le présenter sous une forme la plus pédagogique possible, à savoir, dans notre cas, « l’exposition virtuelle ».

Conception du projet

En 2016, le logiciel qui semblait être le plus approprié à la demande des Instituts était le logiciel « OMEKA ». Cette plateforme open source créée par le Center for History and New Media (CHNM) de l’Université George Mason (Virginie, USA) a été utilisé par de nombreuses bibliothèques et universités. L’intérêt d’« OMEKA » pour les besoins du Solvay Science Project était double. D’une part, il permettait de diffuser une base de données des archives et proceedings déjà numérisés destinés à un public expert. D’autre part, il permettait de créer une « exposition virtuelle » racontant l’histoire des Conseils et des Instituts Solvay en deux niveaux de lecture : un public « amateur » et un public ayant déjà acquis la connaissance nécessaire pour comprendre certains concepts scientifiques qui y sont développés. Il était donc possible d’allier diffusion des savoirs pour le monde scientifique et vulgarisation de ceux-ci pour le grand public, au sein d’un même site web. Il a, dès lors, été question de choisir au sein des proceedings et des 550 documents sélectionnés pour apparaitre dans la section « base de données », une centaine de documents, de photographies, d’illustrations à mettre en avant dans la section « exposition ». Cette dernière suit un fil narratif linéaire, mais est aussi consultable sous forme de « mapping » — une navigation en « réseau », non linéaire, que les « tags » et hyperliens permettent. Pour offrir une navigation plus intuitive au gré des intérêts de l’utilisateur, une photographie des membres du premier Conseil de physique Solvay a été rendue interactive. En cliquant sur le visage de l’un ou l’autre participant, le lecteur peut naviguer vers leurs biographies, vers une thématique précise de l’exposition ou vers la liste des documents d’archives numérisés qu’ils ont produits dans le cadre de leur fonction au sein des Instituts. Dans la gamme des techniques permettant la vulgarisation des savoirs, une série d’interviews et de conférences avec des membres de la Commission administrative et du Comité scientifique des Instituts, encore actifs de nos jours, ont été mis en ligne. Un autre moyen de vulgariser cette histoire a pris forme dans l’élaboration d’une capsule vidéo interactive de 7 min, réalisée par Kenneth Bertrams et Daniel Cattier, afin de servir d’introduction à l’exposition virtuelle. Cette capsule revient sur l’histoire des premiers Conseils de physique Solvay et la rupture que provoquera la Première Guerre mondiale dans les relations scientifiques internationales modifiant la manière dont se développeront la chimie et la physique après la Grande Guerre. Soutenu et produit par l’ULB et la VUB, le site est disponible en français, en anglais et en néerlandais. En raison du caractère international de l’Institut, la version anglaise est celle qui est la plus visitée depuis la mise en ligne de l’exposition.

Un pari réussi ?

Vulgariser l’histoire d’un institut qui produit des savoirs scientifiques complexes n’est pas chose facile. Le Solvay Science Project représente donc un projet d’envergure pour les IIPCS et les équipes de l’ULB et de la VUB. Néanmoins, le site web, outil qui se veut pérenne, demande une mise à jour régulière des contenus, pour continuer à intéresser le grand public. Dans ce sens, les futures collaborations de l’IIPCS avec d’autres institutions européennes permettront d’alimenter la base de données du projet, mais aussi d’écrire l’histoire encore inconnue des Conseils de Chimie. L’objectif n’est plus, cette fois, de transmettre les savoirs, dans un souci de soutenir et respecter le principe itératif de la science, mais plutôt de les vulgariser pour intéresser les jeunes générations et leur montrer que les sciences fondamentales sont aussi tout autre chose une fois enseignées en dehors des bancs de l’école. Dès lors, un nouveau défi s’offre à cet outil, celui de contribuer à l’envergure internationale des IIPCS en réunissant toutes les archives conservées en dehors de Bruxelles, au sein de ce même site web. Cette nouvelle étape n’est réalisable qu’avec le soutien de collaborateurs internationaux comme l’École Supérieure de Physique et de Chimie industrielle de Paris et Paris Sciences et Lettres, par exemple. Ces derniers disposent déjà d’un vaste « corpus Solvay » numérisé et accessible sur leur bibliothèque numérique PSL-Explore. Ce projet a également posé plusieurs questions relatives aux droits d’auteurs, à la diffusion des contenus en libre accès et à leur usage ou réutilisation par les enseignants dans le cadre de leur cours par exemple. Ces questions complexes ont occupé — et occupent encore actuellement — une grande place lors de l’élaboration de ce projet.

Pour conclure

Le Solvay Science Project est une initiative des IIPCS, de l’ULB et la VUB visant à valoriser leur patrimoine matériel et immatériel à l’aide des outils du web 2.0. Sans préjuger des nécessaires mises à jour et améliorations qui lui permettront de garder son caractère pérenne, le projet a rempli la mission qu’il s’était imposée à sa conception, celui d’assurer la diffusion des savoirs scientifiques dans un souci de vulgarisation et de contextualisation historique. Il est désormais possible au plus grand nombre de saisir l’histoire de ces Instituts, créés au siècle dernier, et qui continuent de jouer un rôle essentiel au sein de notre « société de la connaissance ».

- Alexiou Yoanna

Webreferenties

  1. yalexiou@ulb.ac.be: mailto:yalexiou@ulb.ac.be
  2. « BESTOR »: https://www.bestor.be/wiki/index.php/BESTOR
  3. exposition Google Arts & Culture: https://artsandculture.google.com/exhibit/QQ8X_Kko?hl=fr
  4. Solvay Science Project: http://www.thesolvayscienceproject.be
  5. équipe interdisciplinaire: //www.thesolvayscienceproject.be/crdits-et-remerciements]
  6. le Conseil de Physique organisé en 1911: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/th--me-1/sabbat-de-sorci--res--1910---c
  7. bourses: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/sous-th--me-4-1
  8. microscope électronique: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/sous-th--me-4-1/le-microscope---lectronique---
  9. polarimètre: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/sous-th--me-4-1/le-polarim--tre
  10. comptes-rendus: http://www.thesolvayscienceproject.be/items/browse?collection=47
  11. physique et chimie: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/th--me-1/sous-th--me-1-2
  12. Solvay Science Project: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project
  13. Digithèque: http://digitheque.ulb.be
  14. « proceedings »: http://www.thesolvayscienceproject.be/items/browse?collection=48
  15. base de données: http://www.thesolvayscienceproject.be/items/browse
  16. « OMEKA »: https://omeka.org/
  17. « base de données »: http://www.thesolvayscienceproject.be/items/browse
  18. « exposition »: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/th--me-1
  19. série d’interviews: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/th--me-8
  20. capsule vidéo interactive: http://www.thesolvayscienceproject.be/exhibits/show/the-solvay-science-project/th--me-1/le-conseil-de-physique---bruxe
  21. bibliothèque numérique PSL-Explore: https://bibnum.explore.univ-psl.fr/s/psl/ark:/18469/1nt9

Referenties

  1. Westeel, Isabelle, ’Le patrimoine passe au numérique’, in: BFF, 54 :1 (2009): 28,33,38. ; Béland, Emmanuel, La diffusion des archives historiques par le biais des expositions virtuelles : survol des avantages (Montréal : réalisé à l’EBSI, Université de Montréal, dans le cadre du cours ARV1050 – Introduction à l’archivistique donné au trimestre d’hiver 2009 par Sabine Mas, 21 avril 2009), pp .1-10 ; Gautier, France, Concevoir une exposition virtuelle en bibliothèque : enjeux et méthodologie France Gautier Villeurbanne : sous la direction de Jacques Gana Bibliothèque interuniversitaire de médecine, 2002), pp. 3, 5, 13, 14 et 46 ; Daly, Ellen et Ballantyne, Neil, ’Retelling the Past Using New Technologies: A Case Study into the Digitization of Social Work Heritage Material and the Creation of a Virtual Exhibition’, in: Journal of Technology in Human Services, 27:1 (2009), 45-46 et 50-53 ; Laura King, Laura, Stark, James F., Cooke, Paul, ’Experiencing the Digital World: The Cultural Value of Digital Engagement with Heritage’, in: Heritage & Society, 9 h 11 (2016) 76-79 et 88-94. En ligne : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/2159032X.2016.1246156 consulté le 27 novembre 2019 ; Lourenço, Marta C., Wilson Lydia, ’Scientific heritage: Reflections on its nature and new approaches to preservation, study and access’, in: History and Philosophy of Science, 44 (2013), 745-746 et 752 ; Loustau, Casemajor, Nathalie, ’Diversifier les figures du public : l’appropriation du patrimoine culturel sur le Web’, in: Communication, 29 : 2 (2012), 3, 6 et 8. En ligne : http://journals.openedition.org/communication/ (Consulté le 25 novembre 2019).
  2. Yoanna Alexiou, Christophe Algoet, Emmanuel Bairy, Kenneth Bertrams, Nicolas Coupain, Anne De Wit, Franklin Lambert, Lieve Lambrechts, Anne Lemoine, Patrick Lennon, Anne Leroy, Jean-Marie Solvay, Marina Solvay et Brigitte Van Tiggelen ; Traductions additionnelles : Amplexor et Oneliner Translations ; Bannière de l’exposition : Trinôme
  3. Mehra, Jagdish, The Solvay Conferences on Physics: aspects of the development of physics since 1911, (Boston: D. Reidel Pub. Co, 1975); Marage, Pierre et Wallenborn, Grégoire, La naissance de la physique moderne racontée au fil des Conseils Solvay, (Bruxelles : Ed. ULB, 2009) ; Lambert, Franklin et Berends, Frits, Vous avez dit : sabbat de sorcières ? La singulière histoire des premiers Conseils Solvay, (Les Ulis : Edp Sciences, 2019)
  4. Marchi, Christina, ’Le parc Léopold’, In: Ville d’art et d’histoire, 2, (1994); Despy-Meyer, André et Devriese, Didier, Ernest Solvay et son temps (Bruxelles : Archives de l’ULB, 1997).