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Verstraete, Pieter & Van Everbroeck, Christine, Reintegrating Bodies and Minds. Disabled Belgian Soldiers of the Great War (Bruxelles: Academic & Scientific Publishers, 2018), 164 p.

Geneviève Warland

Alors que les éditions françaises et néerlandaises de ce livre avaient paru en 2014 (Verminkte Stilte. De Belgische invalide soldaten van de Groote Oorlog et Le silence mutilé. Les soldats invalides belges de la Grande Guerre, Presses universitaires de Namur) à l’orée de cinq années de commémoration de la Première Guerre Mondiale, l’édition anglaise (non remaniée) paraît au moment de sa clôture, en 2018. L’ouvrage comble un vide historiographique en traitant un sujet peu étudié jusqu’à présent pour la Belgique : l’histoire des mutilés de la Grande Guerre et des moyens et méthodes mis en place pendant la guerre et dans l’après-guerre pour les guérir, diminuer leur douleur ou leur procurer de nouveaux viatiques.

Comme l’indique l’introduction, deux éléments caractérisent particulièrement la première guerre mondiale, lesquels sont cruciaux pour la thématique du livre : il s’agit d’une guerre industrielle qui cause des blessures et mutilations corporelles et psychiques jusque-là inconnues ; la majeure partie des soldats sont des civils conscrits ou volontaires, peu préparés à la situation des combats et de la vie dans les tranchées. Par ailleurs, les autorités militaires visent, pendant la guerre, à remettre les soldats sur pied afin qu’ils poursuivent les combats ; l’attitude des médecins est plus circonspecte : ils cherchent à connaître la réalité des maux sous les symptômes des souffrances mentales des soldats et à réparer des blessures physiques inédites.

Quatre chapitres scandent cette étude : les deux premiers chapitres sont consacrés respectivement à la rééducation des soldats mutilés pendant la guerre et au traitement des troubles mentaux et nerveux provoqués par la guerre ; les deux derniers chapitres adoptent la même structure pour l’immédiat après-guerre (1918-1921) en abordant successivement la question de la rééducation (en particulier avec l’exemple de l’Institut des soldats invalides de Woluwé) et celle des soldats mentalement affectés par la guerre, entre l’internement et le retour dans leur famille. L’accent est placé sur les soins apportés aux corps et aux âmes et donc à la vision des autorités militaires, médicales et politiques ; une attention importante est également accordée aux témoignages des soldats par rapport à leurs souffrances et à leurs angoisses (parmi lesquelles se trouvent la question pécuniaire des pensions de guerre comme celle de la réintégration à la vie civile par un nouveau métier). Sont ainsi étudiés les affres subis par les soldats sous l’angle des traitements administrés, de la complexité qu’ils posent ainsi que des conflits entre différentes instances de décision : cela vaut pour un membre perdu (faut-il une prothèse ou non ? Où se fait la rééducation du soldat ? Quelle affectation pour ce dernier au cours de la guerre ? Quelle pension ?) comme pour les traumatismes psychiques de la guerre où des questions similaires se posent.

Si des chiffres sont donnés sur la part (estimée) d’invalides de guerre par rapport à la population anglaise et allemande (p. 30), un tel ratio n’est pas fourni pour la Belgique pour laquelle d’autres chiffres sont avancés tout en indiquant qu’établir des estimations est complexe (pp. 33-34). L’exemple de cette comparaison illustre la structure argumentative du livre où l’étude du cas belge est située à la croisée des expériences dans les pays voisins, particulièrement la France où se trouvait un camp de rééducation à Port-Villez sur les terres du Baron Beyens (erronément écrit Baeyens dans le texte), diplomate belge, ambassadeur à Berlin, nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement belge à Sainte-Adresse en 1916.

L’étude présentée ici constitue une entrée en matière sur un sujet délicat – l’invalidité, le traumatisme de guerre –, souvent passé sous silence parce qu’il gêne (à cet égard, la réaction de la Princesse de Mérode sur l’installation d’un système de navettes pour les invalides de guerre est éloquente, pp. 96sq.). Elle ne l’a nullement épuisé, et elle pourrait servir de point de départ pour d’autres travaux sur cette matière à la croisée de l’histoire militaire, de l’histoire de la médecine et de l’histoire de la psychiatrie, mais aussi de l’histoire sociale et de l’histoire culturelle en prenant en compte les représentations et réactions face au phénomène marquant des invalides de guerre et de leur réinsertion sociale plus ou moins réussie.

Des illustrations pertinentes sont placées en fin d’ouvrage : il est dommage qu’elles n’aient pas été intégrées au texte. On regrette surtout que les nombreuses erreurs typographiques (notamment dans les titres en français dans les références et dans la bibliographie) n’aient pas été corrigées.

- Geneviève Warland