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Entre secteur public et secteur privé : l’apport de l’Association pour la Valorisation des Archives d’Entreprises (AVAE)

Marie Meyer, Historienne-archiviste indépendante et collaboratrice de l’AVAE

Les origines

En 1983, une masse importante de documents (plus de 500 mètres linéaires) produits par le groupe industriel belge Coppée est versée aux Archives générales du Royaume (siège central des Archives de l’État) à l’initiative du Baron Évence IV Coppée. Afin de mettre ce fonds important le plus rapidement possible à la disposition des chercheurs, les Archives de l’État en confient le traitement à une équipe de jeunes historiens recrutés pour la circonstance et dont elles assurent la supervision par le biais du responsable du département « Archives contemporaines » des Archives générales du Royaume. Deux ans plus tard, faute de moyens financiers, elles se voient obligées de mettre prématurément fin au travail de cette équipe dynamique. C’est alors qu’intervient une jeune association sans but lucratif née entretemps qui se joint aux Archives de l’État pour assurer en commun la couverture financière nécessaire à la finalisation du chantier en cours et à la publication de l’inventaire réalisé. L’association en question naît le 10 décembre 1985 à l’initiative du Baron Coppée, qui souhaite étendre à d’autres entreprises belges les bénéfices de l’opération qu’il vient de mener à bien et qui, soucieux de réalisations concrètes, a l’heureuse idée de mettre sur pied une structure juridique chargée de piloter un partenariat entre le secteur public (les Archives de l’État) et le secteur privé (le monde des affaires), partenariat qui sera centré sur la sauvegarde et la mise en valeur des archives produites par les principaux acteurs du monde des affaires : les entreprises, des personnalités importantes, les groupements professionnels, les syndicats patronaux, etc. La nouvelle entité est baptisée Association pour la sauvegarde et l’exploitation des archives industrielles belges, dénomination qui est remplacée en 1994 par celle, mieux adaptée, d’Association pour la Valorisation des Archives d’Entreprises (Vereniging voor de Valorisatie van Bedrijfsarchieven).

Les circonstances de cette naissance expliquent que des liens structurels étroits sont noués dès l’origine et se développeront par la suite entre l’association et les Archives de l’État. C’est ainsi que son siège social est établi aux Archives générales du Royaume, qu’un dirigeant des Archives de l’État est membre de droit de son conseil d’administration, qu’en 2006 un accord de coopération formalise les relations entre les deux organisations et qu’en 2009 l’AVAE est officiellement reconnue comme asbl agréée auprès des Archives de l’État. Ajoutons que ces liens n’affectent en rien l’indépendance respective des deux partenaires. C’est entre autres vrai sur le plan financier : l’AVAE ne reçoit pas de subsides des Archives de l’État.

Les objectifs et leur mise en œuvre

L’AVAE s’est fixé des objectifs clairs : promouvoir une gestion rationnelle des archives d’entreprises industrielles, financières et commerciales belges, éviter la perte de ce patrimoine essentiel à la compréhension de l’histoire économique et sociale du pays mais également favoriser son utilisation par le biais de publications d’inventaires et encourager la réalisation et la publication d’études historiques.

Carte postale publicitaire diffusée par la Vereniging van Gasfabrikanten in Nederland pour encourager l’usage du gaz en cuisine (ca 1930) (AGR II, fonds des archives Figaz et Association Royale des Gaziers Belges, n° 1681).

Pour atteindre ces buts, l’AVAE réalise d’abord un travail de sensibilisation. Sa mission première ? Convaincre les entreprises de l’importance qu’il y a de conserver leurs archives définitives (celles dont l’intérêt exige une conservation perpétuelle) mais aussi de la pertinence de financer elles-mêmes leur inventoriage. Aux décideurs pour qui les archives sont loin d’être une priorité, elle cherche à montrer que le traitement de cette documentation peut constituer un véritable atout pour la gestion interne et le développement de leur entreprise. Trier, c’est-à-dire éliminer les documents sans intérêt, permet un gain de place et par conséquent un gain d’argent. Inventorier, à savoir décrire et ordonner les archives retenues, en d’autres mots les munir d’un inventaire, favorise l’accès à ce qui devient ainsi un énorme réservoir d’informations, une banque de données propre à aider l’entreprise à se connaître, se faire connaître et gérer son avenir.

Après avoir obtenu l’accord des chefs d’entreprises, l’AVAE propose un contrat qui fixe la nature des prestations à fournir, allant du simple tri à la réalisation d’un inventaire détaillé des archives. Ces prestations sont confiées par elle à des historiens-archivistes professionnels indépendants formés aux normes archivistiques internationales et à la pratique en vigueur aux Archives de l’État, ce qui garantit aux entreprises cocontractantes une prise en charge scientifique de leur patrimoine archivistique. Véritable trait d’union entre le secteur public et le secteur privé, l’AVAE propose en outre aux sociétés clientes un lieu de conservation sûr – et gratuit pour les producteurs – pour ce patrimoine : les Archives de l’État.

Ainsi, par un jeu de relations et de prospections, bon nombre de fonds essentiels à la compréhension de l’histoire économique et sociale belge ont été sauvegardés et dotés d’une clé d’accès. Grâce à l’AVAE, les chercheurs disposent désormais de nombreux instruments de recherche tant dans le secteur des assurances que dans ceux des banques, de l’énergie, de la construction, du transport ou encore de l’ingénierie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 35 ans d’existence, l’association a réalisé pas moins de 54 inventaires pour un total d’environ 6.300 mètres linéaires d’archives inventoriées en détail (environ 113.000 analyses), le tout couvrant la période du début du 20e siècle à nos jours. Si certains fonds sont encore conservés par les producteurs (Philippson, BNP Paribas Fortis et AG Insurance), tous les autres ont été versés aux Archives de l’État : Coppée, Tractebel, l’Union minière et Umicore, la Société Générale de Belgique (englobant notamment la Banque d’Outremer, la Banque Belge pour l’étranger et Finoutremer), mais également Sybetra, Engie, les Cimenteries CBR, Belgacom, la Caisse Générale d’Épargne et de Retraite ou encore Vieille-Montagne (ce dernier fonds, en cours de classement aux Archives de l’État à Liège, est l’un de ceux dont le traitement a été ou est financé par l’AVAE). La liste est longue et ne cesse de s’accroitre.

Chargement de blendes (minerais de zinc) à Nenthead (Grande-Bretagne), 1913 (Archives de l’Etat à Liège, Fonds Vieille-Montagne).

Si le sauvetage des fonds d’archives intéressant le monde des affaires et leur traitement générateur d’inventaires constituent les premières tâches de l’AVAE, celle-ci ne perd pas de vue pour autant son troisième objectif, tout aussi essentiel : la mise en valeur, la valorisation des matériaux utiles existants, qu’ils aient été inventoriés par ses soins ou par d’autres.

C’est ainsi que l’AVAE est amenée, dans un premier temps, à réaliser des recherches ponctuelles à la demande et au profit des entreprises avec lesquelles elle collabore, recherches qui aboutissent à des notes ou des études plus ou moins importantes mises à profit par les commanditaires pour la prise de décisions, l’amélioration de leur communication interne et externe, voire pour l’organisation d’expositions ou la réalisation de films historiques. Elle s’attache ensuite à favoriser l’utilisation des archives par des tiers, des chercheurs extérieurs, c’est-à-dire à vaincre ou à réduire les réticences des dirigeants d’entreprises, qui hésitent souvent à ouvrir à la recherche des documents qu’ils considèrent comme sensibles ou simplement trop récents. Et là, ses collaborateurs sont d’une aide irremplaçable : connaissant parfaitement le contenu des fonds traités et conscients de l’équilibre à respecter entre les desiderata compréhensibles du monde des affaires et les souhaits légitimes des historiens d’aujourd’hui, ils sont à même de conseiller judicieusement leurs interlocuteurs.

Enfin et surtout, depuis les origines, l’AVAE joue un rôle très actif dans le développement de la recherche scientifique relative à l’histoire des entreprises. Parmi les nombreuses études qu’elle a réalisées, on citera d’abord plusieurs monographies de grande ampleur portant sur l’histoire ou l’activité principale d’importantes sociétés belges et éditées souvent en plusieurs langues : Tractebel (1995), le Groupe Fabricom (1998), la Société Générale de Belgique (1998), AG Assurances (1999), Umicore (2005, un ouvrage grand public et une monographie historique), l’histoire diamantaire (Bécéka, 2006) et l’histoire de l’industrie cimentière belge (Febelcem, 2020). On y ajoutera des études moins vastes, allant de la plaquette de quelques pages à des œuvres plus ciblées, dont plusieurs n’ont pas été éditées. Tous ces travaux se fondent sur des sources d’archives et comportent de très nombreuses d’illustrations. C’est l’un des aspects de la marque de fabrique de l’AVAE depuis 35 ans.

Pour en savoir davantage :

  • Consultez le site web
  • Moreau, J.-L., « Vingt ans au service des archives d’entreprises : l’Association pour la valorisation des archives d’entreprises », dans : Les archives d’entreprises. Entre gestion patrimoniale et veille technologique (Louvain-la-Neuve, V. Fillieux, 2007), 73-82 (Publications des Archives de l’Université catholique de Louvain, n° 6).
  • Van Overstraeten, D., « Un partenariat original entre secteur privé et secteur public en Belgique : l’Association pour la valorisation des archives d’entreprises », dans : Van der Eycken, Michel & Houtman, Erik (dir.),LACH. Liber amicorum Coppens Herman (Bruxelles : Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les provinces, 2007), 485-512.
- Marie Meyer

Webreferenties

  1. Association pour la Valorisation des Archives d’Entreprises: http://www.avae-vvba.be
  2. site web: https://www.avae-vvba.be/