« De Londres à Seraing », le fonds Joseph Bondas à l’IHOES
Christel Mawet, IHOES
Joseph Bondas, né à Seraing en 1881, a marqué de son empreinte le mouvement syndical et politique belge de la première moitié du 20e siècle. Il est un des fondateurs du premier syndicat des métallurgistes de Seraing « Relève-toi ! » (1905) et participe à la création de la Fédération des métallurgistes de Liège. Occupant des postes clés notamment à la Commission syndicale, à la Fédération générale des syndicats de Liège-Huy-Waremme et au Centre syndical belge constitué en Angleterre, il exerce une influence capitale sur le mouvement syndical socialiste dans l’entre-deux-guerres.1 Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’oppose à l’Union des travailleurs manuels et intellectuels (UTMI) et rejoint la Résistance dans laquelle il œuvre à préparer l’unité syndicale d’après-guerre. Il participe au congrès de fusion de 1945 en tant que secrétaire pour la Centrale générale du travail de Belgique (CGTB).Sur le plan international, il a participé, dans de nombreux pays européens, à des congrès internationaux ainsi qu’à des conférences du Bureau international du travail.
Il prend sa retraite lors du congrès de la FGTB en 1946 et décède le 1er janvier 1957. Le fonds conservé à l’IHOES couvre la période de 1907 à 1957. On y trouve des notes, des coupures de presse, de la correspondance et autres documents qui permettent d’appréhender les différentes activités de Joseph Bondas sur le plan syndical (Fédération des métallurgistes de la province de Liège, Centrale des métallurgistes de Belgique, Centre syndical belge établi à Londres, etc.) et politique (en tant que Commissaire royal pour le contrôle de la fabrication et du commerce du matériel de guerre ou au sein du Conseil consultatif auprès du gouvernement belge en Grande-Bretagne, etc). Tout au long de sa carrière, Joseph Bondas a rassemblé des documents qui témoignent des grandes préoccupations sociales de l’époque comme la loi scolaire, de 1911 la grève d’Ougrée-Marihaye (1921), le Plan du travail de De Man (1933), la mise en place de la sécurité sociale (1946), etc. Ces documents ont entre autres servis pour la rédaction de rapports pour des congrès syndicaux, d’articles dans divers journaux (Le Monde du travail, Le Peuple, Le Prolétaire, etc.) et d’ouvrages tels que De Seraing à Londres,2 Un demi siècle d’action syndicale_3, _Histoire anecdotique du mouvement ouvrier au pays de Liège.4
Une partie du fonds est consacré à la Seconde Guerre mondiale, à la Résistance et à la restauration du syndicalisme après 1945 avec notamment des tracts (CGTB, Mouvement socialiste belge), des notes relatives aux journaux clandestins Ralliement, Vaincre et Combattre (création, distribution, etc.) ainsi que des documents sur le Pacte d’Union travailliste et d’autres du Groupe Émile Vandervelde (Union des résistants belges résidant en Angleterre).
Comme d’autres fonds de personnalités belges, les archives de Joseph Bondas ont malheureusement été dispersées et divers centres d’archives (ALPHAS, AMSAB-ISH, IEV) conservent des documents permettant de documenter certaines de ses activités. Cédé récemment à l’IHOES par la Form’Action André Renard (Liège), l’ensemble décrit ici s’avère donc un complément utile pour retracer la carrière très remplie de ce syndicaliste de premier plan.
Le fonds est accessible sans restriction (après prise de rendez-vous auprès de l’IHOES).
Referenties
- Neuville, Jean, « Bondas Henri Joseph », dans : Dictionnaire biographique des militants du mouvement ouvrier en Belgique, tome 1, A-B (Bruxelles : Éditions Vie ouvrière, 1995), 166-168.
- Bondas, Joseph, De Seraing à Londres par le chemin des écoliers (Liège : Form’Action André Renard, 2005).
- Bondas, Joseph, Un demi siècle d’action syndicale. 1898-1948 Histoire de CS de la CGTB et de la FGTB (S.l. : s.n., s.d.).
- Bondas, Joseph, Histoire anecdotique du mouvement ouvrier au pays de Liège (Liège : Éditions syndicales, 1954).