×

Foutmelding

  • Warning: Illegal string offset 'header' in bvng_publicatie_header_view() (regel 797 van /home/spinternet.be/users/contemporanea/public_html/sites/all/modules/custom/akapivo/bvng/bvng.module).
  • Notice: Array to string conversion in bvng_publicatie_header_view() (regel 797 van /home/spinternet.be/users/contemporanea/public_html/sites/all/modules/custom/akapivo/bvng/bvng.module).
  • Warning: Illegal string offset 'header' in bvng_publicatie_header_view() (regel 807 van /home/spinternet.be/users/contemporanea/public_html/sites/all/modules/custom/akapivo/bvng/bvng.module).
  • Notice: Array to string conversion in bvng_publicatie_header_view() (regel 807 van /home/spinternet.be/users/contemporanea/public_html/sites/all/modules/custom/akapivo/bvng/bvng.module).

Le fonds Théo Dejace

Micheline Zanatta, Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES)

Au sein des fonds et collections de l’IHOES, la section « Archives personnelles » regroupe les fonds de nombreux militants anonymes, mais aussi de quelques personnalités de premier plan (Willy Peers, Leon Eli Troclet, Jean Tousseul, Joseph Bondas, etc.). C’est à cette seconde catégorie qu’appartient l’un des fonds emblématiques dont l’IHOES vient de terminer l’inventaire : celui de Théo Dejace (Liège, 7 mars 1906-11 février 1989), du nom de ce militant et élu communiste qui a marqué de son action la région liégeoise durant plusieurs décennies. Ce fonds, riche de plus de 200 boîtes d’archives (près de 30 m linéaires), couvre la période de 1920 à 1987, principalement des années 1930 à 1979.
Il s’agit d’un fonds impressionnant. Pendant plus de 60 ans, cet instituteur communiste liégeois est acteur et témoin de la vie politique et syndicale, au niveau local et national, impliqué fortement dans la vie associative de la région liégeoise et résistant lors de la Seconde Guerre mondiale1.

Théo Dejace (à gauche), en compagnie d’Ernest Burnelle (au centre) et de Constant Mawet (à droite) à Hatray (Comblain-au-Pont), 1938 (Coll. IHOES).

Le fonds, trouvé en vrac, a été structuré par nos soins dans un plan reprenant les documents biographiques (vie professionnelle, privée et familiale), l’Entre-deux-guerres, la guerre et l’après-guerre. Cette dernière période a été divisée par secteurs d’activité, à l’exception de boîtes classées de manière chronologique par Théo Dejace lui-même (de 1948 à 1976). Dejace accumule inlassablement des traces de ses activités et de ses sujets d’intérêt.

Un exemplaire du journal clandestin L’Ouvrier mineur, [s.d.] Coll. IHOES.

Dans l’Entre-deux-guerres, il fait partager son expérience au sein du personnel enseignant socialiste qui développe des expériences pédagogiques et fait découvrir les combats pour la paix et contre le fascisme. Il s’engage aussi dans les mouvements wallons.
Durant la guerre, après avoir été l’un des fondateurs (et témoin privilégié) du Front wallon, il exerce des responsabilités au sein du Front de l’indépendance au niveau local et national. Il est actif particulièrement dans la presse et les comités de lutte syndicale, devenus par ses soins en 1944 des syndicats uniques structurés en une Confédération belge des syndicats uniques (CBSU). Ce rôle l’amène à devenir l’un des fondateurs et secrétaire national de la FGTB en 1945.
Après-guerre, il est militant et élu du PC au niveau local (conseiller communal) et national (député puis sénateur), membre du Comité central, responsable de fédération et de la cellule locale de Bensberg, son quartier. Il milite au sein d’innombrables associations, notamment en faveur de la paix.

Tract du Parti communiste de Belgique contre le réarmement allemand, [1951] (Coll. IHOES).

Poète aussi à ses heures, il illustre par ailleurs ses notes de croquis et de caricatures.
Dans le cadre de tous ses mandats et activités débordantes, il a gardé des notes de réunions et de négociations, des analyses, des réflexions, des dossiers, des récits historiques et autobiographiques, de la correspondance, sans oublier une riche documentation comprenant de nombreux titres de journaux de la presse clandestine (dont certains rarissimes), des publications de la fédération liégeoise, de sections et cellules du PCB, ainsi que des tracts du parti et d’associations variées.
Il témoigne du travail des élus communistes et de lui-même2 ˗ à Liège et au Parlement, dans le milieu syndical et les entreprises, dans les organisations de résistants après la guerre, dans les quartiers et le monde associatif ˗ et de leur attachement aux pays socialistes. Il conserve la mémoire de dossiers communaux liés à des combats sociaux3).
Ces archives font apparaître ses choix politiques, toujours fidèles à l’URSS, les heurs et malheurs de la fédération liégeoise du PCB, ses conflits et grands moments d’exaltation et de solidarité. Souvent l’histoire personnelle rejoint la « grande histoire », comme lors de l’Affaire royale ou les grèves de 1960-1961.
L’inventaire est consultable en ligne et est accessible au public sur demande, dans le respect des règles du RGPD.

- Micheline Zanatta, IHOES

Webreferenties

  1. en ligne: https://ihoesd.ideesculture.fr/

Referenties

  1. Pour une biographie plus détaillée, on peut se référer à l’article de Rik Hemmerijck, [« Dejace Joseph, Théodore, dit Théo », dans : Maitron en ligne : Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social], (https://maitron.fr/spip.php?article228422).
  2. Parmi les dossiers abordés citons par exemple les questions de gestion de l’énergie, les mouvements citoyens face aux expropriations, la politique culturelle, le Conseil consultatif des immigrés, etc.
  3. Plusieurs dizaines de carnets documentent les activités quotidiennes de la fédération de 1947 à 1982, et surtout celles au sein de la cellule Bensberg, révélant son organisation, ses actions, ses ressources financières et le tissu associatif créé autour d’elle.
    Ces carnets ont été partiellement étudiés dans l’article : Ludo Bettens & Eric Geerkens, « De betrokkenheid van de communistisch afgevaardigde Théo Dejace bij de partijcel Bensberg, 1951-1961 », Jaarboek 2018, 246-279 En ligne.